De par la volonté de son fondateur, la Cinquième République a renoué avec une très vieille tradition française : « domaine réservé » du Prince, la politique étrangère est un art qui s’exerce en solitaire, sur les sommets inaccessibles du Pouvoir, dont elle est la pièce maîtresse et la principale préoccupation. Aussi y a-t-il bien eu une « politique étrangère gaullienne », née de la volonté d’un homme, de sa seule perception des intérêts de la France et des problèmes du monde. Les grandes puissances, l’Europe, le Tiers Monde – autant de têtes de chapitre d’une diplomatie à l’échelle de la planète. Pragmatisme ou idéologie ? Froide appréciation des réalités ou « une certaine idée de la France » ? Comment comprendre les grands coups diplomatiques du Général : la sortie du commandement intégré de l’OTAN et la volte-face proche-orientale, les discours de Phnom Penh et de Québec, et le veto opposé à l’entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun ? Coups d’éclat et d’humeur ou pièces d’un même puzzle patiemment mis en place, étapes d’une même politique, en définitive remarquablement cohérente ? Ce livre s’efforce d’apporter à ces questions des éléments de réponse, toujours pertinents, parfois neufs, quelquefois inattendus. Ouvrage collectif, il est le fruit de la réflexion de spécialistes reconnus – universitaires, journalistes, proches collaborateurs du Général –, qui ont réuni leurs efforts pour offrir une présentation originale de la « politique étrangère gaullienne » – d’un homme et d’un projet qui ont profondément marqué leur temps. Notre temps.