Face aux menaces que font peser sur le vivant les mille et une pollutions insidieuses et invisibles qui accompagnent le quotidien des hommes, face aux incertitudes de notre savoir, ce livre plaide pour l'adoption du principe de précaution dans le domaine de l'environnement. Il s'interroge aussi sur le sens de certaines recherches et évoque la mémoire courte de la science car, en vérité, l'épisode des vaches du Michigan contaminées par les composés polybromés n'annonçait-il pas, dès 1973, l'encéphalopathie spongiforme bovine ?
En fait, l'ouvrage - étayé par près de 500 références - montre que la pollution chimique provoque de véritables épidémies silencieuses dont rendent compte les publications spécialisées dans la langue convenue, codifiée sinon codée chère à l'establishment scientifique. Est-il logique de s'évertuer à considérer comme «anecdotiques» les anomalies de la reproduction et les difformités frappant tant l'humble buccin des fonds des océans que les mammifères marins et les oiseaux ? Mais les pollutions dues aux molécules synthétiques ne vont-elles pas de pair avec la société de consommation, les modes de vie et la poursuite, vaille que vaille, du profit ?