L'espace fête cette année ses cinquante ans ! Bien des engins et même des humains ont pris la suite de Spoutnik, lancés afin de percer les secrets du ciel et de la Terre ou emportés par le vieux rêve hérité d'Icare. À l'heure des anniversaires et des bilans, certains s'interrogent : que reste-t-il de ce demi-siècle d'activités ? On leur répondra : les télescopes spatiaux et les sondes interplanétaires, les satellites d'observation et de télécommunication et, pour demain, d'autres projets d'exploration du cosmos et de nouveaux systèmes de télépositionnement. À ces nobles trophées, à ces ambitieux projets, il ne faudrait pas oublier d'ajouter les déchets et les pollutions. L'homme n'est pas allé dans l'espace, n'y a pas envoyé ses engins sophistiqués sans y abandonner des matériaux devenus inutiles, voire y transporter involontairement des organismes vivants.
Voilà de nombreuses années que le CNES, le Centre national d'études spatiales, s'est inquiété de ces formes de pollution spatiale, afin de protéger ses propres engins et de laisser ouvert l'accès à l'espace pour les générations futures. Cet ouvrage, écrit par trois agents du CNES, se propose d'ouvrir et de décrire les différentes pièces de ce dossier, encore trop peu connu du public. Une manière de rappeler que si les humains et leurs sociétés ont de plus en plus besoin de l'espace, celui-ci doit être l'objet d'une attention et d'une éthique toujours plus responsables.