Je fais une photo. Peut-être que la photographie est un acte transitionnel de possession, il crée son illusion.
Avec une pellicule, on ne voit même pas l'image réalisée, elle n'est que sels d'argent insolés, je ne la découvrirai que plus tard, la chimie la transformera en souvenirs joyeux ou tristes, mais surtout en photographie, la sensation deviendra peut-être un bon cliché. C'est peut-être simplement ça, garder une mémoire, au-delà des faits, des objets, des chairs, ce sont aussi des émotions qui se transforment en image.
Dans La poudre d'escampette (premier tome d'une nouvelle saga photographique et littéraire), Pascal Bastien photographie sa vie en argentique au Rolleiflex. Plein d'humour et de poésie, il nous fait rentrer dans les déboires de la cinquantaine.
Génération silencieuse et obéissante aux injonctions du devoir et des emmerdements. Entre les enfants qui grandissent et les parents qui vieillissent, la marge de liberté se réduit pour chacun d'entre nous...