Une dynamique parcourt la thèse de M. Fall : celle de la
translation d'une société unanimiste à une société pluraliste ; de
l'intolérance à la tolérance ; de l'acclamation à la compétition comme
mode de désignation des gouvernants et, du premier d'entre eux. La
convocation au Bénin, dès 1989, d'une conférence nationale, au statut
d'assemblée constituante, a déclenché ce processus qui, telle une onde
de choc, a métamorphosé le droit politique africain, en le délivrant du
monopartisme qui asservissait l'Etat, la constitution, l'individu, à ses
vues (...)
Au surplus, la thèse de M. Fall satisfait pleinement à la finalité
de ce genre universitaire consistant à prendre parti ; à affermir des
convictions et, en dernier lieu, à fournir des pistes de réflexions en vue
de réformes. L'auteur s'y adonne avec succès, au soutien d'une
information quasi exhaustive ; d'un appareil scientifique luxuriant et
d'une belle qualité d'écriture. En mêlant, de la sorte, les jugements de
réalité et de valeur, la magistrature suprême est passée au crible de la
logique juridique. La démarche était particulièrement ample et, plus
encore, sensible. Elle est aboutie (...)
OEuvre pédagogique, la thèse de M. Fall revêt aussi un aspect
civique indéniable. Elle se présente comme l'une des premières
synthèses de la troisième génération des constitutions africaines, à la
manière d'un guide de la bonne gouvernance au service des citoyens
(...)
Extrait de la préface de Jean Gicquel