« Traces humaines »
La reconstitution de l'origine, puis de l'évolution physique et intellectuelle de l'homme est difficile à mener.
Le souvenir de nos lointains ancêtres se résume à de rares crânes, à quelques mâchoires et à des dents éparses.
Ces traces sont aussi de plus en plus rares à trouver, lorsqu'on remonte le passé. C'est pourquoi l'élaboration d'un portrait morphologique exact de nos ancêtres est difficile à réaliser.
La découverte récente des traces de pas et de doigts dans la glaise de certaines grottes permet, cependant, d'appréhender la taille et le poids de nos ancêtres. D'autres signes humains laissés à la même époque sont encore indéchiffrables.
Sur les parois de certaines grottes, des images de mains, dites négatives (des pochoirs), ont été découvertes. Elles sont, comme à Gargas (Hautes-Pyrénées), mutilées (absence du pouce et parfois de plusieurs doigts). Sont-ce des mutilations volontaires, des accidents du travail lors de la taille, des malformations dues à des maladies ? Ces hommes ou femmes qui nous ont laissé leurs empreintes représentent-ils véritablement la population de l'époque ?
La connaissance de nos ancêtres se fait indirectement et c'est l'étude précise de l'aménagement des premiers abris, la nature des foyers, la contenance des « poubelles », en corrélation avec la palynologie (l'étude des pollens fossiles), qui permet aux préhistoriens de reconstituer le milieu naturel dans lequel l'homme s'est adapté.
Sa connaissance intellectuelle nous parvient par le travail que ses mains ont réalisé, quand libérées de leur fonction locomotrice, elles sont devenues le premier outil. Par la suite, elles façonnèrent des outils et les préhistoriens reconstituent le fil de cette évolution technique.
La connaissance sociale de nos tailleurs de pierre se vérifie par la cartographie précise des sites de taille où apparaissent les prémices de la division du travail avec ses apprentis et ses maîtres tailleurs.