La première fois
Alors l'instant enfui se visite à loisir, nous l'effleurons et le manquons, le retrouvons, son revenu d'absence émeut infiniment plus que ce que nous vivons dans le temps bref si vite confisqué, maintenant durable et compact, comprimé qu'il est dans le mince feuilleté du papier argentique, une durée qui ne demande qu'à se développer, à déployer ses plis atmosphériques et s'épanouir en rose vivante du souvenir.
Pour Essences, Anne-Marie Garat revisite l'alchimie de la photographie. Dans une chambre noire, le temps de la mémoire est arbitraire, les images révélées parfois inattendues. Et les odeurs inoubliables.