Le cinquième volume d'À la recherche du temps perdu, paru en
1923, est le premier des trois posthumes. Il repose sur un
étrange huis clos, entre Albertine, prisonnière insaisissable,
et le héros, qui s'enferme dans l'enfer de la jalousie, mais
s'approche sans le savoir du moment où va éclore sa vocation
d'écrivain. Aussi la psychologie du reclus s'ouvre-t-elle
au monde de l'art, et Proust met au service de cet itinéraire
sa culture encyclopédique. Un large relevé de variantes,
partant du «manuscrit au net» et remontant dans les
cahiers antérieurs, révèle un artisan réfléchi de la phrase.
L'abondante annotation explicative reconstitue l'archéologie
d'un roman en résonance avec tout le patrimoine européen.