Proposant une sociologie qui tient compte de données culturelles, sociales, historiques et économiques, cet ouvrage analyse les processus d'élaboration des musiques amplifiées en France. Il montre d'abord comment s'est structurée dès la première moitié du XXe siècle une industrie de la musique centrée sur Paris, par la montée en puissance d'un secteur économique et l'institutionnalisation de fonctions spécifiques dans le disque, les médias et le spectacle. Il met ensuite en évidence la manière dont ont pu émerger, suite au développement générationnel de la pratique de ces musiques et à la structuration de scènes locales sur le territoire français, des sources de production et de diffusion se revendiquant alternatives à cette industrie. Enfin, à travers une enquête de terrain, il explicite comment se déploient aujourd'hui les cultures musicales amplifiées qui touchent à la fois, le plus souvent au sein de collectifs, des musiciens amateurs et d'autres qui cherchent à se professionnaliser. En interrogeant l'articulation entre phénomènes globaux et pratiques quotidiennes liées à la musique en France, l'étude met ainsi à jour comment les normes et les usages technologiques, économiques ou juridiques influencent la production de la culture.