La psychanalyse contre l'écho vide 19
Le terrain privilégié d'intervention du psychanalyste reste et demeure le cabinet. Mais, de temps en temps, il se rend dans la Cité. Il s'intéresse donc à la politique, au sens premier du terme : ce qui se passe dans la Cité le regarde. Il laisse alors au vestiaire son habit de psychanalyste et endosse celui de citoyen.
La position du psychanalyste dans la cité, dépouillé de ses oripeaux mais averti de la condition humaine, trouve aussi ses champs d'exploration dans des territoires connexes au travail analytique, le travail dit « social » entre autres.
Cette réflexion se déroule sur fond de pandémie de Covid-19, qui ne renvoie qu'un « écho vide » à toutes les questions angoissées qui l'accompagnent sans que revienne l'écho d'un Autre sachant. « Dieu est mort », nous avertit Nietzsche. « L'Autre n'existe pas », confirme Lacan.
En ce lieu tragique chacun est convoqué pour savoir comment il se débrouille avec un réel qui troue tout savoir. Passer du tout au trou, tel est l'enjeu, si l'on veut que dans les décennies qui suivent le mystère de l'être parlant demeure vivant.