Les psychanalystes relèvent, depuis surtout deux ou trois décennies, que les mutations des discours sociaux ne sont pas sans effet sur la subjectivité individuelle. Ils ont plus de mal à penser, malgré quelques indications de Lacan, que « l'inconscient c'est la politique ». L'inconscient, affirme-t-on généralement, c'est la présence en nous de l'infantile et du sexuel. Mais une telle définition ne nous ferait-elle pas manquer quelque chose ? Ne témoigne-t-elle pas d'une conception réductrice de l'objet de la psychanalyse, une conception qui interdit de voir, par exemple, la place centrale qu'a la question du pouvoir dans l'inconscient ? Pire, ne repose-t-elle pas sur un véritable refoulement ?
Ce livre entreprend de lever ce refoulement. Loin de tout simplisme qui inciterait l'analyste à « prendre parti », l'auteur aborde de très nombreuses questions - du sujet à l'objet, du désir au fantasme, du plaisir à la jouissance - que la psychanalyse contemporaine pourrait avoir à élaborer autrement.