« En outre, il est certain que tout plaisir, dans la mesure où il découle d'une source morale, améliore moralement l'homme, et qu'alors l'effet doit redevenir cause. Le plaisir face au beau, au touchant, au sublime, fortifie nos sentiments moraux, tout comme le plaisir qu'on éprouve face à la bienfaisance, à l'amour, etc., favorise ces inclinations. Et de même qu'un esprit joyeux est le sort assuré d'un homme moralement excellent, de même l'excellence morale est volontiers la compagne d'un coeur joyeux. Aussi l'art ne produit son effet non pas en ce qu'il réjouit par des moyens moraux, mais en ce que le plaisir lui-même, apporté par l'art, devient un moyen en vue de la moralité. »
(Friedrich Schiller, De la cause du plaisir que nous prenons aux objets tragiques, 1792)