A partir des derniers développements de l'enseignement de J. Lacan, Roberto Harari pousse encore plus loin la tâche d'en définir la portée théorique et clinique, dans la perspective de la transdiscipline connue sous le nom de chaologie. Il continue ainsi à construire les bases d'une psychanalyse chaotique où trouvent leur compte ce qui n'est pas linéaire mais local, le hasard et l'imprédictibilité, ainsi que le désordre et ses nouvelles configurations, parmi d'autres notions non moins décisives. Pour ce faire, l'auteur étudie les implications entraînées par la logique des noeuds, il abonde dans la notion de clinamen (qu'il reprend aux sources de la pensée pré-socratique) et propose une nouvelle formulation de l'amour et de la jouissance. Il ne se prive pas d'inclure une scène anticipatoire de la position de l'analyste en 2050 (par le biais d'une brève fiction narrative). Il y ajoute un essai surprenant sur l'oubli auquel succède, à l'appui d'un cas clinique, une intellection de l'hystérie qui subvertit l'optique conceptuelle traditionnelle. En prenant comme point de départ l'assertion devenue classique du lacanisme selon laquelle l'inconscient est structuré comme un langage, Harari en propose une mise en cause dont le pari, original, se condense dans l'aphorisme qui, en donnant son titre à l'ouvrage, en résume le parcours: La pulsion est turbulente comme le langage.