La question actuelle de la liberté dans la philosophie Stoïcienne
Nul ne saurait de nos jours nier que nous traversons des temps de plus en plus troubles, à moins de commettre un crime volontaire d'aveuglement. Tout ou presque le démontre : les crises politiques, économiques, culturelles, religieuses, climatiques, et même, comme le dirait Michel Henri, de la « modernité ». De nouvelles angoisses, menaces et autres terreurs surgissent. Dans ce sens, on peut affirmer que nous vivons une période critique ; en d'autres termes, comme l'affirmait André Malraux, nous vivons dans « une absence de valeurs supérieures, ou invulnérables, et non supérieures ».
Faute de sécurité autre et d'insécurité grandissante, il est possible, grâce à l'humanisme stoïcien, son naturalisme et son cosmopolitisme, de fabriquer (comme le pense Gabriel Germain), « un bonheur portatif que nous puissions garder des catastrophes » de notre temps, mais aussi un bonheur communicatif et impératif, synonyme de la recréation de certaines valeurs « supérieures », qui contribueraient à soutenir notre civilisation contemporaine, défaillante sans elles. Car le malheur, l'ennui, la peur et le désespoir sont dans l'air que nous respirons tous les jours.