Rejet du Traité constitutionnel européen, tentatives avortées
de réforme à l'ONU, difficultés à l'OMC : l'organisation des
pouvoirs est en crise. À l'heure de la mondialisation, l'État-nation
souverain n'est plus la source de tout pouvoir, mais il
n'est pas destiné à disparaître et la montée en puissance des
juges accompagne la fragmentation des pouvoirs législatif et
exécutif. Pour esquisser les contours d'une future gouvernance
globale, il faut donc repenser l'articulation entre compétences
nationales et internationales.
L'ordre mondial ne se limitera cependant pas aux institutions
politiques et juridiques traditionnelles. La refondation
passe aussi par un rééquilibrage entre acteurs économiques
(les entreprises) et acteurs civiques (organisations non gouvernementales),
sans négliger l'importance, au croisement des
savoirs, d'une mondialisation des acteurs scientifiques - savants
et experts : elle appelle une démocratisation que le développement
de l'Internet laisse espérer sans la garantir.
Réinstituer les pouvoirs suppose donc un dialogue avec les
vouloirs et les savoirs. C'est à cette condition que pourrait être
inventé un état de droit à l'échelle planétaire.