Une histoire intégrale des doctrines chrétiennes, au-delà des limites entre Eglises. Elle permet de comprendre vingt siècles de vie intellectuelle, dans tous les domaines : philosophie, droit, art, sciences, littérature, politique.
Thomas d'Aquin et Bonaventure meurent en 1274, Reimarus naît en 1694 : d'une date à l'autre, on va d'un âge de triomphe de la théologie à un âge de mise en cause systématique des doctrines chrétiennes.
Pluralisme théologique, exigence d'une réforme de l'Eglise, perception des limites de la nouvelle synthèse augustinienne léguée par la grande scolastique marquent la fin du Moyen Age. Préparé de loin par Wycliff et par Huss, le siècle de la Réformation possède ces trois traits distinctifs. Chez Luther comme chez Calvin, il s'agit bien encore d'un augustinisme de nouvelle facture. Il s'agit bien aussi d'une réorganisation du corps ecclésiastique, et d'une nouvelle théologie de l'Eglise sur laquelle fonder cette réorganisation. Et tout ce que les réformateurs ont en commun ne peut cacher ce qui les oppose (en christologie, en théologie de l'Eucharistie). Réforme « magistérielle », Réforme « radicale » aussi : le XVIe siècle voit naître anabaptistes et antitrinitariens. Réforme « protestante », Réforme « catholique-romaine » aussi : au Concile de Trente, un catholicisme qui ne représente plus qu'une part du christianisme occidental cherche longuement à se redéfinir.
C'est éclaté que le christianisme d'Occident devra faire face aux défis des Lumières.