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La société française ressemble d'une certaine manière à la grande
métaphore de la République de Platon : ceux du haut (la tête), ceux
du milieu (le coeur) et ceux du bas (le ventre), dont l'équilibre dans
l'inégalité est appelé par lui la «justice».
D'après le travail de Landais-Piketty-Saaz sur la «révolution fiscale»
(2010), ceux du haut (10 %) possèdent presque le plus gros morceau du
gâteau social (62 % du capital), ceux du milieu (40 %) bien moins (34 %),
et ceux du bas (50 %) presque rien (4 %).
C'est dans ce contexte social très âpre d'inégalité économique et
patrimoniale qu'intervient la réforme du collège. Or celle-ci, au
prétexte de la «démocratie», pourrait bien se présenter comme une
mystification en image inversée, un mirage, un leurre, un appât qui
aurait pour fonction de faire accepter à l'ensemble du corps social,
mais surtout à ceux de l'hémi-France d'en bas la part d'injustice
nécessaire à la fiction égalitaire de la grande machine parlementaire
sociale-libérale.
L'inégalité scolaire, liée notamment à la concurrence de deux écoles,
n'est pas un problème susceptible d'être traité à part, car elle
appartient à un noeud gordien surdéterminé d'inégalités diverses qui
se renforcent.
C'est par l'inégalité fiscale, celle notamment touchant le capital
(Thomas Piketty, 2010, 2013) qu'il s'agirait de commencer, alors que
nul, quel que soit sa couleur politique, aujourd'hui ne souhaite même
l'envisager.
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