Dans la société hadjeray tous les événements sociaux importants s'accompagnent d'actes religieux. La religion est la clef qui permet de saisir cette culture. Les différentes ethnies des Hadjeray ont des conceptions semblables de l'homme et du monde, de sorte que l'on peut parler d'une religion des Hadjeray. On ne trouvera pas ici de jugement sur la valeur objective des croyances et sur la réalité des êtres dont les Hadjeray affirment l'existence, ni sur le caractère rationnel ou irrationnel de leurs pratiques rituelles. Les rites sont saisis comme des événements culturels témoignant de la créativité des hommes. La religion des Hadjeray fait donc partie de l'héritage culturel de l'humanité.
Les recherches de l'auteur chez les Hadjeray du Tchad ont commencé au Guéra en janvier 1959. Elles ont été reprises de 1963 à 1965 et entre 1991 et 1996. Les enquêtes de 1996 ont permis de mettre à jour les chapitres sur l'islam et de rédiger un épilogue portant sur le mutisme actuel des margay.