La remontée des cendres
« Ce corps qui fut un rire brûle à présent.
Cendres emportées par le vent jusqu'au fleuve et l'eau les reçoit comme les restes de larmes heureuses. »
« Il est une douleur millénaire qui rend notre souffle dérisoire. Le poète est celui qui risque les mots. Il les dépose pour pouvoir respirer. Cela ne rend pas ses nuits plus paisibles. Nommer la blessure, redonner un nom au visage annulé par la flamme, dire, faire et défaire les rives du silence, voilà ce que lui dicte sa conscience. Il doit cerner l'impuissance de la parole face à l'extrême brutalité de l'histoire, face à la détresse de ceux qui n'ont plus rien, pas même la raison pour survivre et oublier. »
Tahar Ben Jelloun