La réprobation de l'Allemagne ou les vraies raisons du nouveau ressentiment anti-allemand
Le nazisme et ses horreurs sont-ils la vraie raison de la présence persistante, dans la mémoire collective française, de la germanophobie, de ce sentiment de rejet anti-germanique qui s'est évidemment amplifié après la réunification de l'Allemagne ? Quelles sont les raisons profondes de la renaissance, ces dernières années et en dépit de tous les progrès dans le processus de construction européenne, d'un ressentiment anti-allemand, partagé par des secteurs de plus en plus larges de la société française ? Pourquoi une partie de la gauche radicale et « lucide » est-elle devenue germanophobe ?
C'est à ce questionnement que ce livre, écrit par un philosophe franco-allemand, résidant en France depuis quarante-cinq ans, tente de trouver une réponse, en reconstruisant l'historique de l'anti-germanisme français des cent dernières années et en analysant aussi les discours politiques « populistes » récents de certains hommes politiques français.
Convaincu que c'est notre devoir en tant qu'Européens, attachés à l'idée du progrès, de combattre de toutes nos forces le nationalisme, le racisme, le souverainisme et la xénophobie, qui connaissent ces derniers temps une montée spectaculaire en France, et de résister à la contagion du discours nationaliste et souverainiste de la « haine », de l'exclusion et du repli sur soi, l'auteur de ce livre nous invite aussi, à travers une lecture des écrits des sociologues allemands Ulrich Beck et Jùrgen Habermas, à repenser le projet européen, en tirant les leçons de certaines erreurs commises par les instances européennes (pendant la crise de la dette grecque notamment), et en appelant à une mobilisation citoyenne pour faire respecter les valeurs fondamentales et les idéaux de l'Union européenne (liberté d'expression, droits de l'homme, dignité humaine, laïcité, sécurité sociale), pour que l'Europe, si aimée et si détestée en même temps par certains, enfin libérée des entraves de l'État national, puisse enfin devenir cette grande fédération de citoyens libres des vingt-huit nations, unis par le même engagement moral et la même solidarité humaine.