Prise en étau, dès sa fondation, entre Charles de Gaulle
et les communistes, la IVe République (1946-1958) fut
une mal-aimée dont, aujourd'hui encore, on masque les
réussites (la reconstruction, le modèle social français)
pour mieux s'attacher aux guerres coloniales (Indochine
et Algérie) qui la minèrent. Paul Marcus évoque ici trois
scandales (l'affaire des généraux, l'affaire des piastres
et celle des fuites) qui ébranlèrent la République et la
déstabilisèrent. L'affaire des fuites prend une dimension
particulière car, commencée sous la présidence du
Conseil de Joseph Laniel, elle éclate durant le gouvernement
de Pierre Mendès France (juin 1954-février 1955)
et met en cause le ministre de l'Intérieur, François
Mitterrand, qui sera innocenté après une enquête mais
demeurera blessé par les soupçons qui ont pesé sur lui.