Succès ou échec de Rome en Afrique du Nord? Vieux et vain débat qui oppose encore chantres et détracteurs de la romanisation. Le présent livre - est devenu un classique depuis sa publication en 1976 - est né du désir de rompre avec cette problématique surannée. À travers l'étude de la résistance à la romanisation, c'est une vision renouvelée d'un épisode capital de l'histoire africaine qu'il tente de présenter: une vision qui remet enfin la population indigène de l'Afrique romaine - négligée ou ignorée par une documentation partiale et lacunaire - au centre de sa propre histoire.
La notion de résistance joue donc ici le rôle de concept unificateur. Elle permet de regrouper en un ensemble cohérent les diverses formes de la réaction africaine à la présence romaine, depuis le soulèvement contre une occupation étrangère jusqu'au refus, total ou partiel, d'une culture importée.
D'où la multiplicité des sujets abordés dans l'ouvrage. La première partie, consacrée aux problèmes militaires, analyse les causes des révoltes indigènes et les raisons de leur relative inefficacité. La seconde partie s'efforce de prendre la mesure exacte de l'héritage africain et de l'apport romain dans les domaines de la religion, de l'organisation sociale et administrative, du langage et de l'onomastique. Au terme de ces analyses apparaît la singularité du destin de l'Afrique romaine, fait d'une multitude d'histoires partielles - croisées ou parallèles.
En couverture: mosaïque des gladiateurs (Zliten). Un Garamante est exposé au cirque. Extrait de L'Italia in Africa. Le scoperte archeologiche (a. 1911-a.1943), Tripolitania. Vol. 1. I monumenti d'arte decorativa, Istituto Poligrafo dello Stato, Rome, 1960.