La Résistance de la jeunesse française
1940 : les lycéens, étudiants, apprentis professionnels, meurtris par la défaite et par la débâcle, refusent de s'installer dans la compromission de la collaboration et sous l'autorité de l'Allemagne nazie. Naissent peu à peu dans les lycées, les collèges, les facultés des réseaux de résistance dont les animateurs ont quatorze ans pour les plus jeunes et dix-huit ans pour les aînés. La manifestation du 11 novembre 1940, qui a pour but de commémorer la victoire de 1918, est le premier acte témoignant de la volonté de ne pas se soumettre : plus de 2 500 lycéens et étudiants viennent déposer des fleurs sur la tombe du soldat inconnu. Ils affrontent soudain la police parisienne et les soldats de la Wehrmacht. Le choc est terrible : il y a des arrestations, des emprisonnements, des blessés et un mort.
Alors, la résistance de la jeunesse s'étend rapidement à l'ensemble du territoire et les actions menées par des adolescents, remarquables de maturité et d'imagination, se multiplient.
Le tribut qu'ils ont payé est lourd : citons, parmi tant d'autres, les lycéens de Buffon, de Nice et des otages du camp de Châteaubriant atrocement exécutés. C'est donc un mouvement injustement oublié que Raphaël Delpard met aujourd'hui en lumière avec émotion et rigueur historique.