Voleuses, vagabondes, de petite vertu, les filles de la prison de Fresnes se mutinent. Le 6 mai 1947 elles défoncent des portes, pillent l'économat, s'empiffrent de chocolat et de confiture, escaladent le mur de la prison et finissent par en occuper le toit. Il faut cent vingt policiers pour les déloger. Les journaux s'en emparent un temps, mais très vite les révoltées retournent à l'obscurité de leur cachot. Semeuses de troubles sans voix, la postérité les oublie.
Jusqu'au jour où Elvire Horta, généalogiste désorientée, est engagée par Serge Valère, un avocat médiatique, pour retrouver sa mère, une certaine Madeleine. Celle-ci serait une des mutinées de Fresnes. 1947 rencontre alors notre époque. Madeleine rencontre Elvire. Les filles perdues, celles d'aujourd'hui.
D'une plume impétueuse et frontale, Dorothée Janin fait surgir la violence et la liberté fugace de ces femmes qui n'existaient plus, et interroge notre mécanique sociale.