La révolution Négative
La révolution est-elle terminée avec la disparition de la transcendance politique ? Ou ne nous laisse-t-elle qu'un espoir utopique ? Ce livre traite au contraire la révolution comme « le mouvement réel qui abolit l'état actuel » (Marx et Engels). Selon son argument, les événements des années 1980-90 qui ont mis fin à l'Union soviétique et au rideau de fer furent une « révolution négative ». Cette révolution n'a pas laissé un produit déterminé, mais elle a produit un bouleversement historique à la fois profond et inconscient. Elle fut une reprise et une suite de la tendance magistrale de la Révolution moderne : l'intériorisation du monde ou l'intériorisation de la négativité par le monde.
Le livre développe cet argument à travers la comparaison entre la situation socio-psychologique et idéologique de la Russie des années 1980-90 et celle de la France révolutionnaire des années 1790 et montre ainsi comment la mélancolie devient un symptôme de la révolution. Enfin, l'approche logico-herméneutique du concept philosophique de révolution rend visible le lien intime entre la notion d'événement et la logique de la négativité dans les travaux de Badiou, Benjamin, Hegel, Kant etc. Le livre se termine par une lecture minutieuse et innovante des textes que Kant a consacrés à la Révolution française.