Ce sont les vainqueurs qui écrivent l'histoire, même parmi les vaincus. Voilà pourquoi nul ne parle et nul n'entend parler de Dionys Mascolo. Ennemi du stalinisme avant la destalinisation, de De Gaulle dès mai 1958 et des guerres coloniales, pourfendeur de la misère des intellectuels français, de la paresse des militants et de toutes les idéologies de la mauvaise conscience, inspirateur rarement cité de Debord et de Deleuze, ami de Bataille et de Blanchot, lecteur de Nietzsche et de Saint-Just, acteur de mai 1968, révolutionnaire, Dionys Mascolo appartient à la tradition cachée du communisme français, celle qui fait que ce mot est demeuré malgré tout prononçable dans la seconde partie du XXe siècle - le communisme non comme idée, perspective ou hypothèse, mais comme exigence et mouvement vitaux, comme impossibilité de s'accommoder de ce qui est, comme refus du mensonge social. On trouvera dans ce recueil des textes s'étalant des années 1950 aux années 1980, et témoignant du vaste champ d'intervention de Dionys Mascolo.