Les idées, les arts, les sociétés
Arrivée à Petrograd au cours de l'été 1915, Marylie Markovitch, envoyée spéciale du Petit Journal et correspondante de la Revue des Deux Mondes, était probablement la seule journaliste française en Russie à ce moment-là. Elle a sillonné les tranchées et les lignes de front pendant plusieurs mois. De retour dans la capitale de l'empire des tsars, elle se trouve aux premières loges des sursauts de février 1917. Témoin privilégié introduit auprès de la Cour et des dirigeants, elle interviewe les ministres des gouvernements successifs et livre ce qu'elle voit. Affrontements entre la police, les militaires et les manifestants, défections des régiments, coulisses de l'abdication de Nicolas II, perquisitions, mises à sac de bâtiments officiels, arrestations, rien de l'agitation insurrectionnelle n'échappe à cette reporter de guerre. Elle capte l'émotion politique, assiste à la première harangue de Lénine et s'entretient avec les socialistes français dépêchés en Russie. En dépit des censures russe et française, elle dépeint avec un don visionnaire la fièvre révolutionnaire et une inexorable glissade vers le chaos.