Wynn et Jack, étudiants en pleine possession de leurs moyens, s'offrent enfin la virée en canoë de leurs rêves sur le mythique fleuve Maskwa, dans le Nord du Canada. Ils ont pour eux la connaissance intime de la nature, l'expertise des rapides et la confiance d'une amitié solide. Mais quand, à l'horizon, s'élève la menace d'un tout-puissant feu de forêt, le rêve commence à virer au cauchemar, qui transforme la balade contemplative en course contre la montre. Ils ignorent que ce n'est que le début de l'épreuve.
Parce que toujours ses histoires, profondément humaines, sont prétextes à s'immerger dans la beauté des paysages, et parce qu'il a lui-même descendu quelques-unes des rivières les plus dangereuses de la planète, Peter Heller dose et alterne admirablement les moments suspendus, l'émerveillement, la présence à l'instant, et le surgissement de la peur, les accélérations cardiaques, la montée de l'adrénaline. Ses descriptions relèvent d'une osmose enchanteresse avec la nature ; ses rebondissements, d'une maîtrise quasi sadique de l'engrenage. Ce cocktail redoutablement efficace - suspense et poésie - est sa marque de fabrique. La Rivière n'y déroge pas.