Le destin d'un conducteur d'autobus, d'une vieille dame fanatique de danse, d'un solitaire exilé sur une île, d'un employé municipal amoureux d'une affiche peuvent être à la fois extraordinaires et empreints de l'humanité la plus universelle. Et c'est sans compter la longue nouvelle éponyme : celle-ci écrite à la première personne est d'une autre facture. Ce journal de bord d'un personnage solitaire qui se détache peu à peu de la vie jusqu'à disparaître tout à fait, fait penser au Horla, mais sans que l'intervention du surnaturel soit nécessaire pour mener le héros aux portes de la folie et de la mort : il suit simplement sa logique interne et ce n'en est que plus troublant. Un talent aux nombreuses facettes, donc, un auteur à suivre, certainement.