Une population déboussolée essaie de comprendre pourquoi
l'armée française, dont l'infanterie était considérée comme la
meilleure du monde, va se faire battre en quelques semaines.
Les illusions perdues des partisans d'une paix à tout prix se
noient, elles, dans le flot feldgrau des hordes hitlériennes.
Chacun tentera à sa manière de s'accomoder d'une situation
humiliante. Quelques-uns refuseront d'admettre la défaite et
s'en iront lutter en dehors du territoire national.
La grande majorité tentera de survivre tant bien que mal, et
quelques-uns seront tentés par une forme alimentaire de collaboration.
Enfin, il y a les collabos purs et durs. Certains admirent la
façon musclée avec laquelle un chef, un führer, a remis en dix
ans sur pieds un pays exsangue. D'autres sont viscéralement
opposés au bolchevisme et s'en iront combattre sous l'uniforme
de l'ennemi.
Tous abhorraient les années folles, ils attendaient les années
fortes, ils inventeront les années sombres.
Ils finiront par un voyage au bout de la nuit vers Sigmaringen.