Les vingt-cinq chapitres de cet ouvrage offrent une vue d'ensemble de la pratique de la translation, de la traduction et des transferts culturels, de leur portée quantitative et typologique, de leurs enjeux épistémologiques et historiques, de leurs impasses, de leurs silences, de leurs faux-semblants et de leurs faux-amis, mais également de leur charge vivifiante, du profit que les lettrés et les indocti peuvent en retirer.
Cet ouvrage ne s'interroge pas seulement sur l'utilitas, le plaisir, les buts éthiques, politiques et moraux de la traduction. La traduction n'est que l'un des vecteurs de la translatio studii, qui alimente à travers la circulation culturelle et universitaire, le choc des mythologies, la confrontation de la pensée sauvage et de la pensée cléricale, tous les transferts qui s'opèrent du passé vers le présent, de l'Est vers l'Ouest, et parfois de l'Ouest vers l'Est. Ce livre propose alors des études d'autres modalités de transfert culturel, d'autres types de mutations qui dessinent des fractales culturelles dans l'espace-temps qui sépare et réunit l'Antiquité et le monde médiéval, l'Orient et l'Occident, les mondes médiévaux et les mondes modernes. L'observation de ces transferts culturels nous offre une image vivante et vivifiante de la civilisation médiévale et nous oriente dans les chemins et parfois les impasses qu'elle a empruntés au Moyen Âge, et au-delà jusqu'à nous.