LA SAGESSE ET LE FÉMININ
Sagesse et féminité ne sont pas réputées faire bon ménage ; ce sentiment domine la pensée classique occidentale. Pour que la vie politique soit possible, Léo Strauss pense que la sagesse, traditionnellement réputée masculine, doit composer avec son contraire, le féminin. Alexandre Kojève, quant à lui, pense que la sagesse n'a pas de sexe : les femmes en sont autant capables que les hommes, et la vertu masculine consiste précisément à reconnaître la sagesse féminine. Nous proposons, à partir d'une étude sur le dialogue qu'entretinrent Kojève et Strauss au sujet de la tyrannie, une anthropogenèse où sagesse, masculin et féminin sont autrement distribués, se fécondant mutuellement dans un rapport à réinventer.