De nos jours, dans les jardins du Barnard College à New York, assise sur un banc couvert de messages de Jenny Holzer, Margarita guette un mari infidèle qui passe sans la voir.
À des années de là, la jeune Elizabeth fuit l'aristocratie guindée de Long Island pour se perdre dans le Harlem bohème des années 1950 et se brûler les ailes en quête d'inaccessibles poètes.
En 1948, Doris Dana tient entre les mains la dernière lettre de sa compagne Gabriela Mistral. À la faveur d'une nuit d'amour avec une amie d'enfance, lui est apparue l'évidente toxicité de sa relation avec le génie qui partage - ou plutôt éteint - sa vie...
« Je pense à toutes ces femmes qui attendent tranquillement dans la pénombre. Attendre est une façon de disparaître », écrit Carla Guelfenbein. Ici elles sont six à connaître ivresses et déboires dans un canevas subtil de passé et présent, fiction et réalité, création et citation : des êtres de premier plan mais reléguées, aspirant à une certaine réalisation de leur vie, révoltées mais constructives, compréhensives mais déterminées.
Illustrant la question éternellement actuelle de la place des femmes dans la cité, ce court roman est traversé par les ombres tutélaires de Sylvia Plath, Virginia Woolf ou encore Francesca Woodman.