Michel Callon et Bruno Latour ont rassemblé quelques-unes des meilleures études publiées en langue anglaise au cours des quinze dernières années dans le but de présenter des faits scientifiques analysés en détail par des sociologues et des historiens qui n'établissent a priori aucune frontière infranchissable entre les facteurs sociaux et cognitifs.
(Cette édition numérique reprend, à l'identique, l'édition originale de 1991.)
On peut soit débattre de la légitimité d'une sociologie des connaissances scientifiques, soit la faire. Ce volume prouve le mouvement en marche. Il rassemble quelques-unes des meilleures études publiées en langue anglaise au cours des quinze dernières années et a pour but de présenter des faits scientifiques analysés en détail par des sociologues et des historiens qui n'établissent a priori aucune frontière infranchissable entre les facteurs sociaux et cognitifs. Contrairement à la littérature épistémologique qui ignore tout du fonctionnement technique et social des sciences, et contrairement à la littérature sociologique qui fait généralement l'impasse sur les contenus scientifiques, de nombreuses études existent en anglais qui proposent une autre façon de parler des sciences. Elles mettent en scène des acteurs sociaux - scientifiques ou autres - qui construisent à chauds des connaissances, dont certaines finissent par s'imposer. En suivant les controverses, les conflits d'interprétation, les doutes, les coups de force, on assiste à l'élaboration de connaissance qui, une fois acceptées, font oublier les conditions de leur production. On se convainc progressivement que pour apprécier la science faite, pour comprendre pourquoi elle se répand irrésistiblement, il faut étudier la science en train de se faire. Ces études, déjà publiées pour la plupart en tirage limité par l'association Pandore, sont à nouveau disponibles. Elles ont été enrichies d'une longue présentation, où Michel Callon et Bruno Latour (Centre de sociologie de l'innovation, École nationale supérieure des mines de Paris) les restituent par rapport aux travaux de ces dernières années, pour souligner leur actualité et montrer le rôle qu'elles ont joué dans le renouveau des travaux consacrés aux rapports entre les sciences, les techniques et les sociétés.
(Cette édition numérique reprend, à l'identique, l'édition originale de 1991.)