Malgré l'ampleur de l'empreinte romane, l'Auvergne et le Bourbonnais n'ont pas échappé au renouveau flamboyant qui embrase l'Occident au crépuscule du Moyen Âge. Plus discret qu'en d'autres régions, ce renouveau n'est pas moins profond dans les formes et les mentalités.
De même que le premier art gothique correspond au temps des cathédrales, de même l'art flamboyant est lié au temps des Saintes-Chapelles. Celles-ci justement connaissent un succès particulier au pays des Bourbons, où le développement du culte de la Passion est la conséquence directe de l'héritage de saint Louis.
Refuge des sculpteurs français au moment de la crise monarchique, la terre des Bourbons devient bientôt un centre de rayonnement artistique. L'art du XVe siècle est vanté pour son réalisme dont la Bourgogne reste la référence absolue. Pourtant un courant parallèle se met en place en Auvergne et Bourbonnais grâce à l'intervention de grands artistes, comme André Beauneveu, Jean de Cambrai, Philippe Colombe et Jacques Morel. Caractérisé par son esprit de mesure, ce courant adouci connaît son heure de gloire de 1480 à 1520. C'est alors qu'interviennent d'autres célébrités, comme Michel Colombe, Jean de Chartres ou encore Martin Cloître et Benoît Bomberault. C'est le prélude de l'école ligérienne.