L'Aquitaine de la fin du Moyen Âge est tributaire d'un double particularisme
:
Tour à tour stimulé ou entravé par ces deux types
d'événements, le développement de l'art flamboyant
connaît une explosion tardive, mais brutale, dans la
deuxième moitié du XVe siècle. Comme en Normandie,
pareillement affectée par le conflit, lapicides,
imagiers et fustiers déploient une activité fébrile.
C'est à proximité du royaume de Bourges, dans la
Marche et le Haut-Limousin, que s'éveillent les foyers
les plus précoces. Progressivement convertis en imagiers,
les orfèvres limogeans sont à l'origine d'une
multitude d'ateliers.
Une situation toute différente concerne le Bas-Limousin
: un grand atelier s'y met en place, favorisé,
à sa naissance, par le chantier du château de Ventadour
et appelé à un essaimage plus lointain qui le
conduit jusqu'à la vallée de la Dordogne.
Nombreux sont les artistes qui ont suivi le même itinéraire
en direction de la Guyenne : Maître Domenge,
le Maître de Biron, Pierre de la Ville du Boys,
Mathurin Galopin, ou encore Guirault de Pomiers.
Au terme de ce processus migratoire, la ville de Bordeaux
apparaît comme le point de mire de l'activité
des artistes des provinces périphériques, affirmant
ainsi l'originalité et l'identité stylistique de tout le domaine
aquitain.