Plusieurs générations d'historiens de l'art ont accrédité cette idée tenace selon laquelle l'art languedocien serait une émanation de l'art bourguignon. Il n'est plus permis d'accepter ce jugement. Le Languedoc est une terre de prédilection de l'art flamboyant: le Maître de Rieux n'a pas attendu la venue de Sluter pour exercer son génie exalté et, à l'opposé, les stalles d'Auch prouvent la longue fascination du style.
Des circonstances politiques et économiques en ont permis l'essor, grâce au concours de mécènes dont l'exemple initial a été fourni par les comtes d'Armagnac. C'est en sa qualité de bastion de l'État armagnac que le Rouergue a pu jouer un rôle si considérable dans la survie et le renouveau des traditions méridionales.
Malheureusement, mis à part quelques artistes très célèbres comme Jacques Morel ou Nicolas Bachelier, la production languedocienne est trop souvent tributaire d'un impénétrable anonymat. A défaut d'en percer le mystère, des groupements multiples sont donc proposés, révélant l'extraordinaire richesse de la production et la grande diversité de ses ateliers.