Pierre le Vénérable, Dante, Goethe, Voltaire, Hugo, Renan, Assia Djebar, Salman Rushdie : du Moyen Âge à nos jours, ces auteurs ont évoqué Mahomet, faisant du prophète de l'islam tantôt
un personnage historique désacralisé, tantôt un héros romanesque fictif.
Pierre le Vénérable, Dante, Goethe, Voltaire, Hugo, Renan, Assia Djebar, Salman Rushdie : du Moyen Âge à nos jours, ces auteurs ont évoqué Mahomet, faisant du prophète de l'islam tantôt
un personnage historique désacralisé, tantôt un héros romanesque fictif.
Au Moyen Âge, au plus fort de la conquête musulmane, l'Occident chrétien voit en Mahomet un imposteur, un faux-prophète, voire un Antéchrist prêt à combattre le Messie. La littérature médiévale peint de grossières caricatures de rituels musulmans, et n'hésite pas à proférer des
injures à l'adresse du prophète. C'est au siècle des Lumières, avec Voltaire et Goethe notamment, que l'on tente d'identifier et d'étudier sérieusement le personnage historique. Mais il faut encore attendre les Romantiques, Lamartine et Hugo entre autres, pour que le prophète de l'islam bénéficie d'une image positive en Occident. Il est même alors qualifié de personnage
attachant ! Au XXe siècle enfin, de nouveaux auteurs prennent la liberté de faire de lui un personnage de roman. Avec Driss Chraïbi, Assia Djebar, Salim Bachi, Marek Halter et Salman Rushdie, Mahomet devient imaginaire, de plus en plus éloigné de la figure traditionnelle musulmane.
La connaissance de la figure de Mahomet à travers la littérature peut éclaircir quelque peu l'horizon assombri par les fanatismes. Car si le prophète de l'islam ne vécut certes qu'une seule vie, les oeuvres littéraires lui ont permis de revêtir divers habits et de montrer de multiples facettes. Un ouvrage courageux, par un auteur qui a fait l'objet d'un procès en Turquie pour blasphème, pour son roman Les Filles d'Allah.