Quoi qu'on en dise, la crise du politique est moins l'effet d'une régression que d'une progression de l'exigence démocratique. La sphère politique est désertée pour la sphère civique. Les mouvements sociaux et citoyens sont en plein essor à travers le monde, et ont la faveur de l'opinion qui perçoit bien que là se joue en partie l'avenir de la démocratie.
La montée en puissance du principe d'association est moins embryonnaire qu'on veut bien le dire et il n'est pas exclu que le succès des associations les plus contestataires (Attac, DAL, etc.) ne finisse par entraîner une mobilisation plus générale, constituant la société civile en acteur politique majeur.
C'est ce renversement majeur de la vie démocratique que l'auteur observe, pour mieux esquisser une citoyenneté comme «un art de gouverner comme d'être gouverné» et nous convier à un nouveau Régime du politique pour conjurer les dérives autoritaires, voire totalitaires.