Les traumatismes crâniens et les accidents vasculaires cérébraux sont les premières causes de handicap acquis. Or, le handicap est politique. Il dépend de choix sociétaux et des priorités que se donnent nos gouvernements, mais il est également une manière de signifier des rapports de pouvoir fondés sur les différences perçues entre les personnes en termes de déficiences, de troubles, d’incapacités et de limitations. Le handicap est aussi performatif car il produit lui-même des parcours, des manières de faire et d’être et il auto-réalise certaines représentations que l’on peut avoir du handicap et de la lésion cérébrale. Enfin, il opère une logique de tri, de classement et de sélection entre certaines particularités et spécificités. Aussi, le handicap inclut une pluralité de situations et en écarte d’autres.
« La société des invisibles » dresse un état des lieux et, par des exemples concrets, montre que des territoires et des services s’organisent pour répondre au mieux à ces handicaps malgré un système de contraintes denses et une raréfaction des ressources. Il invite à les comprendre et à promouvoir de nouveaux modèles adaptés à l’accompagnement des personnes cérébrolésées et à leurs proches aidants. Il invite à penser la complexité des situations non plus uniquement au regard de la personne, mais de son environnement et de la manière dont celui-ci se donne les moyens d’y répondre.