La société du peloton
Sport individuel pratiqué en équipes, le cyclisme nous renvoie à nos plus profondes contradictions. Comme toute organisation humaine, le peloton est composé de différentes « classes sociales » : les leaders seraient les « premiers de cordée », les capitaines de route des cadres exécutifs et les porteurs d'eau les prolétaires du vélo. Cet univers hiérarchisé, inégalitaire, avec ses jeux de pouvoir et ses services échangés, où toutes les pulsions sont exacerbées et où il faut pourtant s'entendre, l'auteur le connaît bien puisqu'il le pratique au quotidien. Que peut nous apprendre ce microcosme cycliste sur ce qui est en jeu au sein de ce grand peloton que nous appelons la société ? À l'heure où les crises mondiales se multiplient, ne sommes-nous pas semblables à ce coureur qui privilégie son intérêt propre, sans voir que cela nuit à l'ensemble de la communauté ?
« Vélosophe » consacré par ses chroniques au Monde et par son livre Socrate à vélo, Guillaume Martin nous offre ici une traversée personnelle des incohérences de notre temps, où le sport sert de modèle pour repenser la société. Et si la voie se trouvait dans le mariage de disciplines que tout semble opposer ? Dans une éthique des cimes où la philosophie et le sport se cherchent et se tutoient.