En abordant cette étude des curiosités de moeurs de
la société béarnaise, il convient de déclarer que ce n'est
ni un vain étalage d'érudition, ni une recherche obstinée
de la légende. Ces récits procèdent de la réalité
des faits et non point des fantaisies de l'imagination ;
ce n'est pas du roman, mais seulement ce que l'histoire
a de plus romanesque. Dans les chartes explorées, dans
les vieilles chroniques, on peut glaner encore des
curiosités de moeurs, des détails de vie intime, des
faits intéressants par leur originalité même, des particularités
que la grave histoire a pu dédaigner, mais
qui sont une révélation, une peinture de la manière
dont vivaient nos pères.
Malgré la large part qui lui est faite, il n'y a point
seulement ici de l'histoire anecdotique. Cependant
nous sommes assez de l'avis que Stendhal formulait
ainsi : «Pour faire comprendre le caractère d'un
peuple, je conterais trente anecdotes et je supprimerais
toutes les théories philosophiques sur le sujet».