Mars 1976. Un astronome est retrouvé mort près de son poste
d'observation dans le Mercantour. Accident, suicide ou meurtre ?
L'affaire est vite classée par la gendarmerie. Un an plus tard,
un journaliste local fait le rapprochement avec la disparition,
peu après celle de l'astronome, d'un cosmologiste membre de
l'Institut : les deux hommes, de même âge, étaient issus de la
même École.
Le journaliste reprend l'enquête, retrouve des témoins, rassemble
des documents, des lettres, des enregistrements, un fragment de
journal, etc. Il reconstitue une amitié qui fut vive dans les années
50 et 60, avant de se transformer en rivalité. La rencontre à l'École,
la guerre d'Algérie, le séminaire pour l'un, un amour perdu mais
une brillante carrière pour l'autre et, pour finir, une sale affaire
de plagiat : chacun à sa manière, ils avaient réussi leur conquête
de la solitude avant de disparaître.
En centrant le roman sur le personnage de l'académicien, dont
l'orgueil va jusqu'au délire de croire «qu'à comprendre [les soleils]
seul [il] étai[t] prédestiné», l'auteur intériorise les angoisses et
les espoirs d'un cosmologiste, qui constate que plus l'Univers
devient compréhensible et plus il paraît absurde.