« Fondée en 2004 par Matthieu Baumier, Didier Bazy et Alain Jugnon, la revue littéraire et philosophique La Soeur de l'Ange a publié ses trois premiers numéros aux éditions A contrario, avant qu'elles ne cessent leurs activités. Pour sauvegarder l'indépendance de sa ligne éditoriale, elle a ensuite préféré quitter les éditions du Grand Souffle, où sont parus les deux numéros suivants. Ces aléas ne l'ont pas empêchée d'asseoir sa réputation. Dans son accueil par les éditions Hermann, à partir de ce numéro, elle voit une manière de consécration, ainsi qu'un encouragement à se développer et se renouveler. L'homme doit comprendre, pour Pascal, « qu'il est un monstre incompréhensible », pour Lautréamont, « qu'il est la Soeur de l'Ange ». Le premier dénonce un tel « sujet de contradictions », le second en fait « le sujet de la conciliation ». Sur tout sujet de son choix, mais symptomatique des bouleversements de notre temps, La Soeur de l'Ange entend laisser s'exprimer les contradictions, pour leur offrir la conciliation minimum d'une coexistence éditoriale, difficile ou impossible ailleurs. [...] La Soeur de l'Ange questionne avec précision et ténacité l'À-quoi-bon des choses. Se demander si cela est bon, si cela vaut ou si cela existe, revient à interroger et inquiéter en profondeur la condition humaine. Après avoir mis en question l'À-quoi-bon de l'art, de la nation, de la mort, de Dieu, de la résistance, La Soeur de l'ange se demande, dans son numéro 6 À quoi bon la lune ? Dans le n° 7, elle posera la question À quoi bon la crise ? Convoquant écrivains, poètes, philosophes, artistes, scientifiques, pour une approche interdisciplinaire et transversale des problématiques qu'elle propose, La Soeur de l'Ange reprend à son compte la passion cardinale des Encyclopédistes, "la papillonne", celle qui fait les yeux de la curiosité plus grands que le ventre du savoir. »