En réunissant dans ce recueil des textes où il évoque sa Provence
natale, Jean-Luc Pouliquen tente de restituer la nature véritable des
liens qui nous relient à la terre de notre enfance :
Avant que sa lumière ne traverse nos paupières, elle avait
absorbé les pas devenus plus lourds de nos mères. Sa langue avait
vibré contre leurs ventres rebondis. Si bien qu'à notre naissance, des
fils déjà étaient tissés entre notre destinée et ses paysages, entre notre
présent et sa légende.
Pour ce faire, il a exploré son univers immédiat : un rivage du
bord de mer, un champ aperçu de sa fenêtre, un chemin parcouru le
dimanche à la lisière de la ville...
Puis, sur les plateaux de Haute-Provence, il a cherché, solitaire,
ce qu'un paysage d'altitude pouvait lui enseigner.
Mais parce que vient toujours le moment de l'appel du large, il
est allé plus loin, jusqu'au Brésil. Là, il a porté son regard sur des territoires
qui avaient encore gardé les enchantements des origines.
Ainsi a-t-il voulu donner corps à ce vieux rêve du poète, de toujours
croire en une terre plus habitable.