Les manuels d'Histoire sont remplis de morts héroïques.
Nous avons déterré les morts stupides.
Tue par une tortue tombée des serres d'un rapace, le tragédien grec Eschyle est l'une des plus anciennes personnalités victimes d'une mort stupide.
Après lui, le Romain Pline l'Ancien meurt d'avoir voulu observer de trop près l'éruption du Vésuve, l'empereur Frédéric Barberousse disparaît pour s'être baigné en armure, le roi de France Louis III se fracasse le crâne en poursuivant une femme et Adolphe-Frédéric de Suède expire en prenant pour la quatorzième fois du dessert... Plus près de nous, Félix Faure, Lawrence d'Arabie, Durruti, le colonel Fabien, le général Patton et beaucoup d'autres ont payé de leur vie leurs appétits, leurs maladresses ou leurs marottes.
De l'Antiquité à nos jours, la grande et la petite histoire s'entremêlent, invitant à méditer sur la fragilité du destin. La plupart de ces personnages disparus prématurément, pour des causes stupides, auraient peut-être modifié la marche du monde s'ils avaient vécu plus longtemps.
On parle souvent de l'ironie de l'Histoire : ce livre montre que, dans le genre grinçant, elle n'a pas de limites.