La traversée
La bataille de la Transition semble perdue faute d'avoir été réellement menée. Il nous faut faire preuve de lucidité et de radicalité, tant dans la perspective que dans le diagnostic. Et, comme la chenille qui se transforme en papillon, raisonner dorénavant en termes de « métamorphose ». Voilà un exercice loin d'être évident, car pour la chenille, l'état de papillon représente la fin du monde, en tout cas de son monde.
Si les principaux responsables économiques et politiques avaient pris au sérieux les avertissements dont ils avaient connaissance dès les années 1980, « la Transition écologique solidaire » aurait pu être réussie. Mais ils se sont contentés de greenwashing et de petits gestes et ont refusé de s'attaquer aux écocides et aux inégalités sociales générées par l'hypercapitalisme.
Cette traversée propose de comprendre et de nommer les temps régressifs dans lesquels nous sommes entrés, sans pour autant céder aux perspectives déprimantes de l'effondrisme. Elle engage au réalisme sur la situation actuelle tout en orientant l'action civique par un imaginaire positif et en révélant de nouveaux équipements pour traverser le chaos de la chrysalide sans s'abîmer. C'est la projection d'une humanité en voie d'apparition, plus sage et attentive, mieux connectée au vivant, faisant coopérer toutes les intelligences afin d'oeuvrer pour l'habitabilité de la planète Terre, défi ultime qui nous relie tous.