De myrte, de narcisses, de primevères et de dents-de-lion. Anna tresse sa première couronne : c'est sa couronne de mariée. Elle y ajoute des épinards, des raisins et des ombelles, et la couronne devient un bouquet rond de légumes encore verts, de fruits, de fleurs et de mauvaises herbes. Mais le fiancé ne paraît pas, et Anna quitte son village natal pour la grande ville, où elle tressera d'autres couronnes : pour les morts cette fois-ci. De la veille de la Première Guerre mondiale à l'aube des années cinquante, du modeste stand qu'elle tient le jour de la Toussaint à l'entrée du cimetière à la boutique de luxe dans le quartier le plus chic de Zurich. Anna observe le monde et les gens, ébahie par un univers qu'elle juge à l'aune de son bon sens paysan et qu'elle ne comprend pas toujours ; Braga, son amant italien, qui, blessé, préfère se laisser mourir plutôt que de vivre amputé d'une jambe ; Paula, sa nièce, qui s'ouvre les veines avec un couteau à fleurs, et le vendeur de marrons, son voisin...
Portrait d'une femme simple, peinture d'une ville qui se métamorphose au gré des événements mondiaux, c'est avant tout un somptueux hymne à la vie que tresse pour nous, couronne après couronne, et avec un lyrisme parfaitement maîtrisé, Hugo Loetscher, romancier, poète et ironiste suisse.