Le 17 mars 2011, le conseil de sécurité de l’ONU invente l’équation libyenne : les États Membres sont autorisés à prendre « toutes les mesures nécessaires » pour protéger les populations à l’exclusion du « déploiement d’une force d’occupation étrangère sous quelque forme que ce soit et sur n’importe quelle partie du territoire libyen ».
Figure de proue de la dénonciation du régime après un silence jugé coupable en Tunisie, la France a déjà mis en œuvre une partie de sa solution depuis quelques semaines et va s’échiner à développer la suite, baptisée « opération Harmattan », jusqu’à la chute de Kadhafi.
De la Présidence de la République et du Quai d’Orsay aux forces spéciales et aux sous-marins nucléaires, de l’Etat-Major des Armées en France aux QG de l’Otan en Italie, du commandement des opérations aériennes à Paris aux escadrons de chasseurs en Corse, Sicile ou Crète, Jean-Christophe Notin a eu accès à tous les intervenants. Une première véritablement exceptionnelle pour un conflit qui n’était pas encore terminé au commencement de ses recherches.
Dans la droite ligne de son précédent ouvrage consacré à l’Afghanistan, il peut ainsi entremêler le récit de plus de 150 diplomates, militaires et hommes de l’ombre qui permettent de comprendre comment une décision prise dans un salon de l’Elysée se traduit dans le cockpit d’un Mirage 2000, mais aussi d’apporter une réponse à une question redoutablement simple : la France a-t-elle eu raison de s’engager en Libye ?