«Depuis que ma mère nous avait découvertes, enlacées, sous la verrière, depuis qu'un petit cri de rage, poussé par Mina, l'avait alertée comme un couinement, depuis qu'elle s'était précipitée pour se pencher, ses cheveux tristes pendant au-dessus de nous, Mina s'était détournée de moi. Comme pour isoler une vieille toiture basse, elle tapissa la verrière de journaux épais, qu'elle scotcha. Puis, dans les interstices, elle bourra son tablier de cuisinière. La verrière devint presque noire. Au vrai, Mina s'était éclipsée.»
La verrière, changeante comme un ciel, qui sépare la maison familiale du garage où vit Mina, n'est pas une frontière close. Les chuchotements, les gestes furtifs, l'éblouissement de l'amour partagé et bientôt les regards haineux de la mère s'y renvoient.
L'adolescente se perd dans ce miroitement jusqu'au drame.
Il faudra bien que la verrière vole en éclats.